Le manque de moyens financiers chez les personnes âgées peut entraîner une entrée prématurée en EMS
La dernière étude de Pro Senectute Suisse se penche sur le recours aux prestations d’accompagnement et de soins par les seniors. Elle révèle que les personnes âgées à revenus modestes n’ont souvent pas les moyens de s’offrir des prestations d’accompagnement à domicile. Conséquence: elles doivent entrer plus tôt en établissement médico-social.
27 novembre 2023
Plus de 95% des personnes de plus de 65 ans vivent à domicile. Seule une minorité de cette frange de la population est tributaire d’une aide au quotidien. Comme le montre une enquête représentative réalisée par la Haute école zurichoise de sciences appliquées (ZHAW) et l’Université de Genève sur mandat de Pro Senectute Suisse, les prestations d’accompagnement sont plus souvent sollicitées que les prestations de soins: 8,3% des personnes interrogées ont recours à des prestations d’accompagnement, 6,3% à des prestations de soins, et 10,7% aux deux types de services.
La situation financière joue un rôle important
Si on analyse les données, on constate que les seniors à faibles revenus ont davantage recours aux prestations de soins que ceux qui sont plus à l’aise financièrement. Cela s’explique par le fait que leur santé est moins bonne. Il est toutefois frappant de constater qu’ils recourent moins aux prestations d’accompagnement qu’aux prestations de soins – bien qu’ils en aient très probablement besoin. Contrairement aux prestations de soins, les prestations d’accompagnement ne sont pas prises en charge par la caisse-maladie. Les seniors les plus pauvres n’ont donc souvent pas les moyens financiers de recourir aux services d’accompagnement dont ils ont besoin. Cela peut avoir pour conséquence que ces personnes doivent entrer en EMS alors même qu’elles n’ont pas besoin de soins.
Le monde politique a reconnu le problème
En modifiant la loi fédérale sur les prestations complémentaires à l’assurance-vieillesse, survivants et invalidité (LPC), le Conseil fédéral souhaite que les prestations d’accompagnement à domicile soient désormais cofinancées par les PC. Cela peut contribuer à soulager les personnes âgées disposant de faibles ressources financières et à répondre aux besoins en matière d’accompagnement. Si elle permet d’éviter des entrées en EMS prématurées et coûteuses, cette modification de la LPC déchargera également les pouvoirs publics.
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Distinction entre accompagnement et soins
- Les soins désignent les soins médicaux apportés à une personne. Les coûts sont financés par l’assurance maladie et, selon les revenus, par les prestations complémentaires.
- L’accompagnement comprend l’aide au ménage, l’aide pour les courses et la cuisine, les visites chez le médecin, les échanges sociaux, l’aide pour l’administration et les finances. Ces frais sont à la charge des personnes âgées elles-mêmes.